L’innovation correspond à un processus de création et d’optimisation.
Le langage est une façon d’exprimer les pensées et de communiquer au moyen d’un système de signes. Il est lui-même potentiellement un processus de création.
Le langage de l’innovation sera d’autant plus éclairant, persuasif, notamment pour une entreprise dans le cadre de son projet et de son application, s’il sait montrer sa force créative, et donner des signes d’une certaine évidence innovatrice.
On peut penser que pour convaincre les interlocuteurs et les collaborateurs sur ses volontés innovatrices, la façon et la nature du langage de l’innovation utilisé auront un impact important sur l’efficacité du message.
Une mise en oeuvre de l’innovation ne se cantonne pas uniquement aux actions nécessaires à sa réalisation, mais cela demandera, aussi, la communication d’un langage propre, d’un langage de l’innovation.
De là à penser que le succès d’une entreprise innovante est directement lié à sa faculté de créer un nouveau langage…
L’enjeu sera donc ici, pour s’assurer la bonne communication de ce type de volontés créatrices, de le permettre en innovant aussi dans la façon d’en parler.
Comment l’innovateur parle ?
«Le langage fabrique les hommes, bien plus que les hommes ne fabriquent le langage» Goethe.
Il arrive, lors de communications spéciales, de discours, que l’innovateur ait à faire une présentation sans pouvoir s’appuyer sur des données quantitatives, il aura alors, pour donner de la force et de la clarté à son message, recours à trois outils de langage de l’innovation :
- La métaphore, figure de style fondée sur l’analogie ou la substitution
- L’hyperbole, qui consiste à exagérer la réalité afin de la mettre en relief
- La caractérisation floue, usage de termes imprécis qui ne permettent pas de saisir clairement la réalité.
Communiquer une idée, c’est pas gagné.
Une métaphore va permettre de donner une dimension, une amplitude qui, lorsqu’elle est pertinente, va décupler la communication d’une idée porteuse d’innovation.
Elle a cette vertu de permettre, de même, de mettre en évidence, en exergue, les principaux aspects d’une idée ou d’un projet.
Cependant, ne faire reposer cette conviction, chevillée au corps de l’innovateur, sur un discours uniquement charpenté par les poutres apparentes de la métaphore, et ne pas y inclure de données tangibles, risque fort de laisser cois, voire froids, les auditeurs frustrés et de les perdre dans le brouillard du dialecte, du langage de l’innovation.
L’innovateur ne fera là que montre d’une incapacité à persuader et n’aura aucun bénéfice à communiquer sans base concrète pour présenter son innovation.
Ceci pour dire que la métaphore doit être considérée comme un complément, un facilitateur de compréhension.
Ne procéder qu’à l’aide de métaphore, d’hyperbole ou de caractérisation floue, contribuera à une perte de crédibilité pour celui qui se veut le chantre de l’innovation.
S’il y a absence de chiffres ou de preuves concrètes, le mieux à faire est de focaliser son message sur l’expérimentation de l’idée innovatrice.
Le langage de l’innovation se traduit par :
- La matérialisation : donner du concret à l’idée.
- Imager : se servir des connaissances des auditeurs ou lecteurs pour qu’ils puissent imaginer l’innovation.
- Donner l’idée d’une dynamique.
- Mettre du positif
- En faire une histoire
Un espace commun de compréhension
Au sein de l’entreprise, innover correspond le plus souvent à adopter de nouvelles méthodes de management de projet. Ceci implique une évolution des dispositifs de coordination et une communication accrue au sein des équipes.
Ainsi l’absence de communication entre les acteurs est souvent mise en avant pour expliquer les dysfonctionnements liés à l’innovation.
Une organisation de l’innovation, pour bien fonctionner, a besoin de « régler » les langages qui seront utilisés par les protagonistes.
Ici le langage constitue un des éléments du répertoire partagé des communautés de pratique. En nommant les actions, en identifiant les objectifs poursuivis, en écrivant des documents comme un plan d’action, un cahier des charges, les personnes engagées dans un projet proposent de nouvelles significations.
Le langage de l’innovation peut constituer un levier d’action, particulièrement en France, pour aider les acteurs des projets innovants, dans leur recherche, leur entreprise, à mieux collaborer.
La langue française est-elle une langue adaptée au langage de l’innovation ? Où faut-il passer par l’apprentissage de langues étrangères ?
De même, une start-up, qui est une entreprise porteuse d’une innovation de rupture avec son utilisation des nouvelles technologies doit-elle proposer un langage de rupture ?
On le voit ici, langage et innovation sont deux notions liées par le bénéfice qu’elles peuvent attendre l’une de l’autre.